Rénovation énergétique : le GERE propose une refonte de MaPrimeRénov’

En réaction à l’annonce d'une suspension temporaire de MaPrimeRénov’ cet été, le GERE appelle à une refonte en profondeur. Le groupement prône une réforme pragmatique, avec une vision à long terme de la rénovation énergétique.
Parmi les priorités : une baisse maîtrisée de la dépense publique, en adaptant les taux d’aide aux niveaux de revenus. L’aide pourrait ainsi atteindre 80 % pour les ménages les plus modestes, contre 30 % pour les revenus plus élevés.
Mieux cibler les financements et mettre fin aux abus
Le GERE souhaite mettre un terme aux « effets d’aubaine » en supprimant notamment le reste à charge à 1 euro et en plafonnant l’aide publique à 95 % des travaux. Cette mesure vise à responsabiliser les bénéficiaires et à réduire les risques de fraude.
Autre piste : confier le mandat financier exclusivement aux établissements bancaires, pour sécuriser le versement des aides et encadrer plus strictement les opérations.
Valoriser les acteurs fiables et renforcer le rôle des territoires
La profession appelle aussi à un recentrage du dispositif sur des entreprises certifiées, figurant sur une liste blanche. L’objectif est de valoriser les professionnels sérieux et d’éliminer les structures opportunistes.
Les collectivités locales, quant à elles, pourraient abonder jusqu’à 10 à 15 % du coût des travaux, en fonction des priorités de chaque territoire. Ce levier permettrait d’adapter le soutien à l’échelle locale.
Vers une complémentarité entre MaPrimeRénov’ et les CEE
Enfin, le GERE propose de concentrer MaPrimeRénov’ sur les logements les plus énergivores (étiquettes E, F et G), en laissant les Certificats d’Économie d’Énergie (CEE) intervenir davantage sur les logements performants. Cette articulation vise à mieux répartir les dispositifs de financement selon les typologies de logements.
« Il faut arrêter les demi-mesures », alerte Hugues Sartre, porte-parole du GERE. L’organisation appelle à une réponse politique ambitieuse, capable de redonner confiance aux ménages et aux professionnels. Une vision claire et structurée, loin des « bricolages » successifs pointés par les acteurs de terrain.
Par Jérémy Leduc
Photo de Une : Adobe Stock